Du 10 au 17 septembre 2024, le Cameroun a accueilli la prestigieuse formation BWF Coaching Niveau 1, une initiative visant à accroître la participation des femmes dans l’entraînement de badminton à travers l’Afrique. Cet événement de huit jours a réuni 10 candidats sélectionnés, dont 9 femmes et 1 homme, issus de différents pays. L’objectif n’était pas seulement d’améliorer leurs compétences d’entraîneur, mais également de relever les défis auxquels sont confrontées les femmes dans le sport.
Parmi les participants, quatre femmes étaient originaires de Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal et de Tunisie, tandis que cinq femmes et un homme représentaient la Fédération Camerounaise de Badminton. Cette formation visait à intégrer davantage de femmes dans la sphère du coaching et à accroître la représentation féminine dans le badminton, sport traditionnellement dominé par les hommes.
Autonomiser les femmes par le biais de discussions et de réflexions
L’un des éléments clés de la formation a été une session de brainstorming dédiée aux femmes, qui leur a permis de discuter des obstacles auxquels elles sont confrontées dans leurs pays respectifs. Cette session, dirigée par Mme Odette Assembé, Présidente de la Fédération Camerounaise de Badminton, membre du CIO et membre du Conseil de la Confédération Africaine de Badminton, a permis à chaque femme de partager ses expériences personnelles et les défis qu’elle rencontre dans le développement du badminton, en particulier en tant que femme dans le sport.
La Secrétaire Générale de la Fédération Camerounaise de Badminton et M. Bernadin Bokpè, Responsable de Développement de la BCA, étaient également présents pour animer cette discussion enrichissante. La session était un échange ouvert, où les femmes ont discuté de leur rôle, du soutien qu’elles reçoivent et des difficultés qu’elles rencontrent pour développer le badminton dans leur pays.
Le leadership selon Mme Odette Assembé
Dans une interview exclusive avec BCA TV, la Présidente Odette Assembé a réfléchi à l’importance de mettre l’accent sur les femmes dans le badminton :
« Organiser des sessions de formation comme celle-ci pour les femmes est une idée brillante. Cela permet de s’assurer que nous ne produisons pas uniquement des entraîneurs masculins, mais que nous créons également un espace pour les entraîneurs féminins. Les femmes apportent souvent plus de passion et de détermination à ce qu’elles font, et c’est essentiel pour le développement du badminton. Il est encourageant de voir que les femmes francophones, qui se sentaient auparavant exclues, jouent désormais un rôle actif. »
Elle a ensuite expliqué que, dans de nombreux pays, les hommes ont tendance à s’accrocher à leurs qualifications, alors que les femmes, en revanche, sont plus actives et désireuses de faire la différence :
« Les femmes se dépasseront pour prouver leur valeur et montrer que leurs capacités doivent être jugées en fonction de leur mérite et non de leur sexe. Cette formation est vitale pour de nombreux pays afin de développer le sport. »
La Présidente Assembé a également souligné la nécessité d’intégrer les athlètes dans ces formations, notant à quel point il est bénéfique pour les athlètes de comprendre les principes fondamentaux de l’entraînement :
« Les athlètes sont extrêmement importants, surtout lorsqu’ils approchent de la fin de leur carrière. Même s’ils ne réussissent pas tous à devenir entraîneurs, ils quittent la formation avec une compréhension plus profonde et une amélioration significative de leurs connaissances du sport. »
Une plateforme pour que les femmes dirigent
La session de brainstorming n’a pas seulement consisté à partager les défis, mais aussi à encourager la solidarité. La présidente Assembé a souligné que la compréhension des luttes communes peut aider les femmes entraîneurs à mieux se préparer :
« Lorsque ces femmes se rendent compte que même leurs aînées ont été confrontées à des défis similaires, cela leur donne confiance en elles pour affronter les obstacles qu’elles pourraient rencontrer. Cela les aide à développer des stratégies pour gérer le stress et les difficultés qu’elles pourraient rencontrer dans leur carrière ».
La Formation des Entraîneurs BWF Niveau 1 au Cameroun marque une étape importante dans la promotion de l’égalité des sexes dans l’entraînement du badminton à travers l’Afrique. Les femmes qui y ont participé sont désormais mieux équipées pour contribuer à la croissance du sport, démontrant que leur rôle d’entraîneur va au-delà de la technique et qu’elles sont des pionnières, façonnant l’avenir du badminton dans leur pays.