Je suis l’aîné de trois garçons et j’ai été élevé par un parent célibataire. En grandissant, j’ai toujours eu la responsabilité de m’occuper de mes frères. J’étais en quelque sorte un parent adjoint. Une manière de faire face à cette tâche consistait à les emmener avec moi au centre de jeunesse, où les enfants jouaient à divers sports. Grâce à cela, mon enfance a été amusante, active et libre, car la seule raison pour laquelle je pouvais rentrer à la maison après le coucher du soleil, c’était quand je revenais du terrain de football ou de la salle de sport. Cela a inculqué en moi un fort sens des responsabilités.
Premières expériences
Dans ma communauté se trouvait ce centre de jeunesse, l’Oratoire Don Bosco, une initiative dans la ville de Maputsoe, à Leribe. Les enfants s’y rendaient quotidiennement. Je ne peux pas dire exactement quand j’ai vu le badminton pour la première fois, mais c’est l’un des sports que j’ai essayés très tôt dans ma vie.
Je jonglais entre le badminton et la natation, et cela a duré cinq ans. J’ai rejoint un club de natation à Ficksburg (ville sud-africaine voisine de la mienne). Ensuite, je suis passé de la natation au volley-ball, ce qui signifiait que mon temps était partagé entre le volley-ball et le badminton. J’adorais faire des smashs, mais bien souvent mes balles restaient bloquées dans le filet, alors j’ai dû abandonner le volley-ball aussi. C’est ainsi que j’ai commencé à me concentrer uniquement sur le badminton.
Événements mémorables
Recevoir le prix du joueur le plus prometteur en 2013 au Botswana, lors des jeux interuniversitaires BOLESWA (Botswana, Lesotho et Swaziland), a été un moment marquant. J’avais perdu ma demi-finale contre leur joueur du Commonwealth, Tawana Gawne. Je me suis juré de rentrer chez moi et d’améliorer mon jeu. Une personne m’a particulièrement motivé à travailler dur, à la fois comme athlète et pour faire grandir le badminton dans mon pays — c’était “Dungoos”, comme on l’appelait (Thuso Mudongo). Il est resté en contact avec notre équipe et nous a encouragés à fonder une association nationale.
Développement du badminton dans la communauté
Je dirais que c’est encore un travail en cours. Nous avons rêvé et nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel. Chaque année, de nouvelles opportunités s’offrent à nous. Ce n’est pas une tâche facile. Il y a beaucoup d’obstacles — par exemple, culturellement, le Lesotho, comme une grande partie de l’Afrique, n’est pas un continent passionné de sport. Au Lesotho, le sport est encore largement considéré comme une activité récréative. Aucune université n’offre de formation en éducation physique. C’est un énorme vide qui complique notre tâche pour convaincre les individus, les écoles et les sponsors. De plus, le badminton étant un sport d’intérieur, les installations ne sont pas aux normes.
Impact du programme Shuttle Time
C’est le meilleur modèle pour toucher un grand nombre de personnes, afin de rendre le sport populaire et amusant, en enseignant à tous dans une ambiance détendue et ludique. Cela nous a permis d’atteindre bien plus d’élèves que ce que nous pensions possible.
Le plaisir gagne le cœur, la passion est une énergie, et rien de grand dans le monde n’a jamais été accompli sans passion. Lorsque l’on a une passion pour quelque chose, non seulement on devient meilleur dans ce domaine, mais on travaille aussi plus dur pour y réussir.