
Durant l’enfance de mon père, ses parents lui interdisaient de faire du sport car ils pensaient que cela interférait avec son éducation. Il est devenu un rebelle qui devait se cacher pour pouvoir s’entraîner ou faire du sport. C’était un ancien soldat, puis un comptable au département d’Education Physique de l’Ecole Normale Supérieure. Ma mère était gardienne de but de handball, qui n’a pas eu non plus la chance de pratiquer au haut niveau.
L’enfance
Nous n’avons pas eu une enfance facile puisque nous devions aider les parents dans les tâches quotidiennes. Nos parents tenaient une buvette et une cantine scolaire au collège Saint Joseph Mahamasina, notre école. Ils ont eu quatre garçons, dont je suis l’aîné.
Parallèlement à notre éducation, nous avions une formation militaire, des cours de sport et de musique. On nous enseignait l’importance du travail. Nous nous levions très tôt le matin pour faire des corvées et travailler à la cantine de l’école, puis nous nous entraînions avant d’entrer en classe vers 7 ou 8 heure. Pendant la récréation, il fallait aider nos parents à servir et à vendre des collations.
Les Débuts dans le Badminton
En 1988, alors que j’avais 10 ans, nous avons reçu en cadeau de Noël ce qui ressemblait à deux raquettes en bois. Nous avons commencé à jouer avec sans savoir ce qu’était le badminton. Deux ans plus tard, lors des séances d’entraînement de l’équipe nationale de badminton, dirigée par un expert chinois nommé Ling Bo, en vue des Jeux des îles de l’Océan Indien, notre père a découvert le badminton. Son bureau étant situé dans le gymnase de l’Université d’Ankatso où il travaillait, il avait le temps d’observer, d’analyser et de noter toutes les techniques et les phases d’entraînement suivies par l’équipe nationale. Petit à petit, il m’a enseigné ce qu’il avait appris.
Le Tournant
Juste avant les Jeux des îles de l’Océan Indien, l’expert chinois a organisé un stage. Mon père et mon cousin aîné m’y ont emmené. À la surprise générale, l’entraîneur a observé ma technique et m’a demandé de la démontrer. Tout le monde était étonné. Je me suis senti fier et confiant.
J’ai commencé à m’entraîner régulièrement. En 1996, j’ai été élu meilleur joueur de Madagascar. Très vite, j’ai fait partie de l’équipe nationale senior pour les 5èmes Jeux des îles de l’Océan Indien en 1998. Depuis lors, j’ai travaillé à divers titres dans le domaine du badminton.
Moments Mémorables
Le badminton a été, et sera toujours, je l’espère, le passeport qui nous a ouvert la porte pour voir le monde. Je me souviendrai de la confiance des parents qui ont laissé leurs enfants pendant quatre mois en Chine sous ma responsabilité lorsque j’étais entraîneur.
L’Impact du Shuttle Time
Depuis 2015, date à laquelle le Shuttle Time est arrivé à Madagascar, il est très demandé. L’avantage du Shuttle Time par rapport aux autres disciplines sportives sont ses outils pédagogiques et ses supports d’enseignement. Les directeurs d’école sont immédiatement convaincus de son importance et motivent leurs professeurs d’éducation physique ou d’école primaire à participer à la formation des enseignants du Shuttle Time. Plusieurs écoles envisagent même d’inclure le badminton parmi les disciplines sportives à enseigner pendant les cours d’éducation physique.